Le Chef de la zone de police de Huy, Christophe Romboux, est venu présenter son plan zonal de sécurité 2010-2025 (à retrouver dans la presse locale). A la suite de cette présentation, notre chef de groupe Grégory Vidal a posé plusieurs questions et demandé quelques précisions…
Christophe Romboux : En date du 18 octobre 2019, une opération de contrôle de grande envergure a été menée de 13h00 à 22h00. Les lieux visés par les contrôles étaient : la Galerie Shopping Center Batta et alentours ; la Gare de HUY NORD ; le Parc des Récollets ; le Parc Vierset Godin et alentours ; le Parking de la Piscine et du Quick ; le Chemin des Ecoliers ; le Square Lhermitte ; la Grand'Place et abords, la Place Verte, le Parking du Quadrilatère, le Parking du Téléphérique de la Sarte, le Port Neuve Voie. Les résultats de cette opération parlent d’eux-mêmes : 63 personnes contrôlées dont 29 connues des services de police, 3 véhicules interceptés, 5 établissements Horeca visités, saisie de 15 gramme de cannabis, de 3 grammes de cocaïne, d’une arme prohibée (coup de poing américain), d'une marque d'immatriculation volée, d'un véhicule pour défaut d'assurance, interpellation d'un étranger en séjour illégal.
Grégory Vidal :
Depuis combien de temps une telle opération n’avait plus eu lieu?
Vous déclarez à juste titre que les résultats de l’opération parlent d’eux-mêmes, ne faut-il donc pas en tirer la conclusion qu’il faut en faire beaucoup plus souvent?
Combien de fois durant la prochaine année, pouvez-vous vous engager à le refaire? Ou était-ce simplement de la poudre aux yeux?
Pourquoi ne rencontre-t-on jamais de policier de l'intervention à pied en rue? comme dans les autres villes?
Christophe Romboux :
Le premier contrôle a eu lieu fin du mois d’août, même si cela n’a pas été très médiatisé. La seconde a eu lieu le 10 octobre et une troisième la semaine dernière. A terme, l’objectif est de réaliser ce type d’opération 1 fois par mois même si l’organisation de ces contrôles n’est pas évidente à mettre en place et demande la disponibilité d’une dizaine de policiers mais également le renfort et l’appui de la police fédérale. La présence de policiers dans les quartiers est également améliorée et nous avons régulièrement quelques hommes en patrouille pédestre dans le centre-ville. L’accueil 24h/24 au sein du poste de police a été supprimé afin de remettre des policiers sur le terrain. Grâce à ce système, nous avons en permanence deux patrouilles mobiles sur le terrain. Nous avons diminué le volume d’heure supplémentaires, augmenté notre réactivité et notre visibilité sur le terrain.
Grégory Vidal :
Suivant mes informations, dans la tranche horaire de nuit en semaine soit 22h-06h il n’y a toujours qu’une seule PM. Dans ce cas, à quoi sert la fermeture de la permanence? Quid de la sécurité des policiers alors seuls pour toute la ville?
Toujours suivant mes informations, lors d’une interpellation, par exemple pour ivresse sur la voie publique en pleine nuit, la patrouille amène l’individu en cellule au commissariat et là, elle doit attendre l’arrivée du ‘’rappel’’ pour surveiller le détenu, ce qui veut dire que durant ce laps de temps, aucun policier n’est disponible dans notre ville. Pensez-vous que cela soit la bonne solution?
Après recherche, il semblerait que l’utilité d’avoir un policier derrière les caméras à été minimisée, en effet, à de nombreuses reprises, le policier de garde derrière les différentes caméras a pu guider la patrouille en suivant via les caméras les fauteurs de troubles. Lorsqu’une situation était signalée, le policier dirigeait immédiatement les caméras vers l’endroit en question, ce qui n’est plus possible aujourd’hui… De plus quelle est l’utilité d’avoir des caméras 360° si personne n’est derrière l’écran pour les orienter? Il faut vraiment manquer de chance pour être filmé à Huy… Sachant que l’on ne peut ni zoomer, ni diriger la caméra lorsque l’on regarde des enregistrements.
Les rappels lors d’interpellations surviennent en moyenne une nuit sur deux, ils ont un coût, quel est-il? De plus, cela impacte également le nombre d’heures supplémentaires. A-t-on réellement diminué significativement le volume d’heures supplémentaires?
Où en est-on du recrutement? La norme KUL à Huy est de 72 policiers, en 2017 Huy annonçait 71 policiers au travail. Aujourd’hui soit 2 ans plus tard, on parle de 64 policiers sur le terrain, soit encore 7 de moins… Pour être raisonnable et fonctionnel, on estime qu’il faudrait 75 policiers disponibles, soit 11 de plus qu’aujourd’hui. Dans ces conditions, est-il vraiment possible de tenir vos engagements vis-à-vis de la population? Le premier problème ne vient-il pas justement du manque d'effectif disponible?
Christophe Romboux :
Aucun système n’est parfait. Il y a, en tout cas, très peu d’interpellations de nuit en semaine. Mais si on veut, on peut toujours trouver quelque chose qui n’aurait pas fonctionné. En tout état de cause, il y a une hausse du travail de proximité en journée grâce à la diminution des heures de nuit le week-end. Tout cela sera évalué en mars, à un an de la mise en place de ces nouvelles dispositions. Je conseille à tous les citoyens de ne pas hésiter à contacter le 101 pour tout agissement suspect dans leur quartier. Il y sera donné suite quoique les rumeurs en disent.
Sur le cadre de 75 policiers de la norme KUL, il manque actuellement 2 inspecteurs et 1 commissaire. J’ai donc 72 postes remplis mais il faut bien reconnaître que j’ai des malades de longue durée ainsi que quelques détachés permanents. Ceci explique les chiffres de 64 personnes effectives parus récemment dans le presse.